chapitre 2 : LES SOLUTION ELECTROLYTIQUES

 

I.                 LES SOLIDES IONIQUES :

 

1.1.             Le cristal ionique :

 

Un solide ionique est une espèce chimique constituée de cations et d’anions régulièrement disposés dans l’espace et formant une structure solide appelée cristal.

 

La cohésion du cristal (solidité) est assurée par les interactions électriques entre tous les ions . L’empilement des ions est tel que les attractions électriques entre anions et cations soient maximales et les répulsions entre ions de même charge minimales.

Les ions d’un solide ionique étant fixes, il est un isolant électrique.

 

1.2.            Formule d’un solide ionique : vidéo

 

Le cristal ionique est électriquement neutre c’est-à-dire qu’il contient autant de charges positives que de  charges négatives. On attribue au solide ionique une formule dite statistique qui traduit cette neutralité électrique.

 

Exemple :

* Le cristal de chlorure de sodium (sel) est constitué d’ions sodium Na+ et d’ions chlorure Cl-.

L’électroneutralité implique un ion Na+ pour un ion Cl- d’où la formule statistique : NaCl

* Le cristal de fluorure de calcium est constitué d’ions calcium Ca2+ et d’ions fluorure F-.

L’électroneutralité implique un ion Ca2+ pour deux ions F- d’où la formule statistique : CaF2

 

 

II.             LE CARACTERE DIPOLAIRE DE CERTAINES MOLECULES :

 

2.1.            La liaison covalente polarisée : vidéo

 

Les solides moléculaires (glucose), les liquides moléculaires (eau, éthanol) et les gaz moléculaires (CO2, HCl) sont constitués de molécules. Dans ces molécules, les atomes sont liés par des liaisons covalentes. Dans de nombreux cas, le doublet d’électron n’est pas localisé entre les deux atomes mais est plus fortement attiré par un atome que par l’autre : on dit que cet atome est plus électronégatif que l’autre. La liaison est alors appelée liaison covalente polarisée.

 

L’électronégativité varie avec la place d'un élément dans la classification périodique.

·         Sur une ligne, de gauche à droite, l’électronégativité augmente.

·         Sur une colonne, de bas en haut, l’électronégativité augmente.

Le  fluor (F) est l’élément le plus électronégatif et le césium (Cs) est l’élément le moins électronégatif.

 

2.2.           Le caractère dipolaire de certaines molécules :

 

Un dipôle électrique est un ensemble de deux charges électriques q, égales et de signes contraires, placées à une distance fixe l’un de l’autre.        

 

·         La molécule de chlorure d’hydrogène :


Il apparaît donc deux pôles électriques différents et distincts aux extrémités de la liaison H – Cl.

On dit que cette liaison est polarisée. Il en résulte que la molécule HCl présente un caractère dipolaire.

 

·         La molécule d’eau : expérience : filet d’eau devant bâton d’ébonite électrisé.       


Les deux charges  sont équivalentes à une charge fictive  située au barycentre des charges positives. L’eau constituée de molécules polaires est un solvant polaire.

·         La molécule de dioxyde de carbone :  


Ici, les deux liaisons sont polarisées mais les deux barycentres sont confondus, la molécule est apolaire.

 

2.3.           Molécule dipolaire : vidéo

 

Une molécule est dipolaire :

·         si elle présente une liaison polarisée.

·         et si le barycentre de ses charges négatives n’est pas confondu avec celui de ses charges positives.

 

III.         OBTENTION DE SOLUTIONS ELECTROLYTIQUES :

 

3.1.            Définition :

 

Une solution électrolytique contient des ions dispersés, elle conduit le courant électrique.

Ce type de solution s’obtient par dissolution dans l’eau d’un électrolyte (soluté moléculaire à caractère dipolaire ou solide ionique)

 

Vidéo : dissolution et solvatation de composés ioniques

 

3.2.           Première étape : la dissociation :

 

·         Cas d’un soluté ionique :

 

Le caractère dipolaire des molécules d’eau crée, entre autre, des interactions électriques entre celles-ci et les ions du solide ionique. Ces interactions affaiblissent celles assurant la cohésion du cristal, qui se rompt et les ions se dispersent en solution.

 

Remarque : il existe des solides ioniques insolubles dans l’eau (MgO (s) ; AgCl (s) …) dans lesquelles l’attraction entre cations et anions est trop forte pour que les ions puissent se séparer dans l’eau.

 

·         Cas d’un soluté moléculaire : expérience du jet d’eau

Le chlorure d’hydrogène gazeux est très soluble dans l‘eau. Il se dissout d’abord dans la première goutte ce qui crée une baisse de pression dans le ballon. L’eau du cristallisoir est alors aspirée et elle jaillit dans le ballon. Au cours de la dissolution, les molécules d’eau dipolaires interagissent avec les molécules également dipolaires de chlorure d’hydrogène, ce qui affaiblit la liaison covalente entre H et Cl jusqu’à sa rupture. Le doublet est emporté par le Cl plus électronégatif que l’hydrogène. Les ions H+ et Cl- sont formés.

 

3.3.           Deuxième étape : la solvatation des ions

 

Comment expliquer que les anions et les cations ne se réassocient pas en solution par interactions coulombiennes ?

 

Par suite d’une interaction électrique ion-solvant, des molécules de solvants polaires entourent les ions en solution : c’est le phénomène de solvatation des ions. Le nombre de molécules d’eau entourant un ion en solution aqueuse dépend de la charge et de la taille de l’ion : ce nombre est d’autant plus grand que l’ion est petit et que sa charge est élevée.

Si l’eau est le solvant on parle d’hydratation. On fait suivre la formule chimique de l’ion hydraté de la notation (aq) .

 

3.4.           Equation chimique de la mise en solution :

Les équations de dissolution s’écriront :

NaCl (s)  Na+(aq)  + Cl-(aq)  ; 

H2SO4 (l)   2H+(aq)  + SO42-(aq) ; 

HCl (g)   H+(aq)  + Cl-(aq)

L’ion H+ solvaté s’écrit H+(aq) ou H3O+ (ion oxonium).

L’acide chlorhydrique peut être noté : H+(aq)  + Cl-(aq) ou H3O+ + Cl-(aq)

 

IV.            CONCENTRATIONS MOLAIRES :

 

4.1.            Concentration molaire en soluté apporté :

 

(vidéo) C’est la quantité de matière de soluté dissoute par litre de solution : C = n/Vsol

Avec C en mol.L-1 ; n en mol et V en litre (L)

Exemple : si l’on introduit n = 1,50.10-1 mol de NaCl(s) dans l’eau pour obtenir un volume V = 500 mL de solution ionique, la concentration molaire de soluté apporté est :

C = 1,50.10-1/500.10-3 = 3,00.10-1 mol.L-1

 

4.2.           Concentration molaire des ions présents en solution :vidéo

 

La concentration molaire d’une espèce X présente en solution est égale au rapport de la quantité de matière n(X) de cette espèce dans la solution par le volume V de la solution. On la note [X]

                                                            [X] = n(X)/V

Exemple : si l’on introduit n = 1,20 mol d’acide sulfurique liquide pur dans l’eau pour obtenir un volume V = 250 mL de solution, l’équation de dissolution s’écrit :

H2SO4(l) 2H+(aq) + SO42- (aq)

La concentration d’acide sulfurique pur apporté est : C = n/V soit C = 1,20/0,250 = 4,8 mol.L-1

[H+(aq)] = 2C = 9,6 mol.L-1 ; [SO42-(aq)] =C = 4,8 mol.L-1