chapitre 12 : mouvement des
satellites et des planètes
lancement d'un satellite
météorologique
Le centre spatial de Kourou a lancé le 21 décembre 2005, avec une fusée Ariane 5, un satellite de météorologie de seconde génération baptisé MSG-2. Tout comme ses prédécesseurs, il est placé sur une orbite géostationnaire à 36000 km d'altitude. Opérationnel depuis juillet 2006, il porte maintenant le nom de Météosat 9. Les satellites de seconde génération sont actuellement les plus performants au monde dans le domaine de l'imagerie météorologique. Ils assureront jusqu'en 2018 la fourniture de données météorologiques, climatiques et environnementales. L'objectif de cet exercice est d'étudier plusieurs étapes de la mise en orbite de ce satellite.
Les parties 1, 2 et 3 de cet exercice sont
indépendantes. Certaines
aides au calcul peuvent comporter des résultats ne correspondant pas au
calcul à effectuer.
Partie
1. Décollage de la fusée Ariane 5
Pour ce lancement, la
fusée Ariane 5 a une masse totale M. Sa propulsion est assurée
par un ensemble de dispositifs fournissant une force de poussée
verticale constante .
Tout au long du décollage, on admet que la valeur du champ de pesanteur
g est
également constante. On étudie le mouvement du système { fusée } dans
le référentiel terrestre supposé galiléen et on
choisit un repère ( O,
) dans lequel
est un vecteur
unitaire vertical dirigé vers le haut et porté par l’axe Oy.
À
l'instant t0 = 0 s, Ariane 5 est immobile et
son centre d'inertie G est confondu avec l'origine O.
On
utilise les notations :
a
valeur de l'accélération du centre d'inertie de la fusée,
avec v valeur de la vitesse de son centre d'inertie, avec
; y valeur de la position de son centre d'inertie, avec
Données :
Masse
totale de la fusée M =
7,3 10 5 kg ; Force de
poussée F = 1,16
10 7 N ; Intensité de
pesanteur g = 10 m.s – 2
1.1.
Cas idéal
Dans
ce cas, on supposera que seuls le poids et la force de
poussée
agissent sur la
fusée. Pendant la durée de fonctionnement, on admettra que la
masse de la fusée reste constante.
1.1.1. Sans faire de calcul, représenter ces
forces sur un schéma pendant le décollage.
1.1.2. En appliquant une loi de Newton au
système { fusée }, trouver l'expression littérale de la
valeur a de l'accélération dès que la fusée a
quitté le sol (on déterminera dans un premier temps la
coordonnée de l’accélération sur l’axe des y
,ay)..
1.1.3. Calculer la valeur de cette accélération a.
1.1.4. Pendant le lancement, on suppose que la
valeur de l'accélération reste constante.
Déterminer l'équation horaire de la valeur vy(t) de la vitesse (coordonnée de la
vitesse sur l’axe des y).
1.1.5. En déduire l'équation horaire de la valeur y(t) de
la position.
1.1.6. La trajectoire ascensionnelle de la fusée reste verticale
jusqu’à la date t1 = 6,0 s.
Quelle distance la fusée a-t-elle parcourue depuis son
décollage ?
Aide au calcul : 1,16 7,3 = 8,5 ;
1,16/7,3 = 1,6x10-1 ; 7,3/1,6 = 6,3
1.2. Cas réel
Au cours de ce
lancement, Ariane 5 a en fait parcouru un peu moins de 90 m pendant les 6
premières secondes. Citer un phénomène permettant
d’interpréter cette donnée. Dans la suite de l'exercice, on
suppose que la Terre est une sphère de centre T, de masse MT , de rayon RT et
qu'elle présente une répartition de masse à
symétrie sphérique. On assimile par ailleurs le satellite
à son centre d'inertie S. L’étude de son mouvement se fait
dans un référentiel géocentrique supposé galiléen.
Données :
Masse
de la Terre : MT = 6,0 10 24 kg
Rayon
de la Terre : RT = 6,4 10 3 km
Constante
de gravitation universelle : G = 6,67 10 –11 kg –1 . m3.s-2
Partie
2. Mise en orbite basse du satellite
La mise en
orbite complète du satellite MSG-2 de masse m = 2,0 ´ 10 3 kg
s'accomplit en deux étapes. Dans un premier temps, il est placé
sur une orbite circulaire à vitesse constante vS à basse altitude
h = 6,0 10 2 km autour de la Terre et il
n'est soumis qu’à la force gravitationnelle exercée par la
Terre.
On
choisit un repère ( S,,
) dans lequel
est un vecteur
unitaire tangent à la trajectoire dans le sens du mouvement et
un vecteur
unitaire perpendiculaire à la trajectoire orienté vers le centre
de la Terre.
2.1. Donner l'expression vectorielle de la force
gravitationnelle exercée
par la Terre sur le satellite en fonction des données (donner son
expression dans le repère de Frénet).
2.2. En appliquant
une loi de Newton, trouver l'expression du vecteur accélération du centre d'inertie du satellite.
2.3. Sans souci
d'échelle, représenter sur un schéma, à un instant
de date t quelconque, la Terre, le satellite, le repère ( S,,
) ainsi que le vecteur accélération
.
2.4. Déterminer l'expression de la vitesse vS du centre d'inertie du satellite.
Vérifier que sa valeur est de l’ordre de 7,6 10 3 m.s–1 sur son orbite basse.
Aide au calcul |
|||
1,24 |
6,67 |
|
|
2.5. On note T le temps mis par le
satellite pour faire un tour autour de la Terre.
Comment appelle t-on cette grandeur ? Montrer qu'elle vérifie la
relation : .
Partie 3. Transfert du satellite en orbite
géostationnaire
Une fois le satellite MSG-2
placé sur son orbite circulaire basse, on le fait passer sur une orbite
géostationnaire à l'altitude h' = 3,6 10 4 km. Ce transit
s'opère sur une orbite de transfert qui est elliptique. Le schéma de principe est
représenté sur la figure 6 page 7. Le
périgée P est sur l'orbite circulaire basse et l'apogée A est
sur l'orbite définitive géostationnaire.À
un moment convenu, lorsque le satellite est au point P de son orbite circulaire
basse, on augmente sa vitesse de façon bien précise : il
décrit ainsi une orbite elliptique de transfert afin que l'apogée
A de l'ellipse soit sur l'orbite géostationnaire définitive. On
utilise pour cela un petit réacteur qui émet en P, pendant un
très court instant, un jet de gaz donnant au satellite l'impulsion
nécessaire.
3.1.
Énoncer la deuxième loi de Kepler, ou "loi des aires".
3.2. Montrer, en s’aidant
éventuellement d’un schéma, que la vitesse du satellite
MSG-2 n'est pas constante sur son orbite de transfert. Préciser en quels points de son orbite de transfert sa vitesse
est :
- maximale ;
- minimale.
3.3. Exprimer la distance AP en fonction de RT,
h et h'. Montrer que AP = 4,910 7 m.
3.4. Dans le cas de cette orbite elliptique, la
durée de révolution pour faire un tour complet de l’orbite
vaut T ’ = 10h 42min.
Déterminer la durée minimale Dt du transfert du satellite MSG-2 du point P de son
orbite basse au point A de son orbite géostationnaire définitive.
3.5. Le satellite étant
arrivé au point A, on augmente à nouveau sa vitesse pour qu'il
décrive ensuite son orbite géostationnaire définitive. Le
lancement complet du satellite est alors achevé et le processus
permettant de le rendre opérationnel peut débuter.
Expliquer
pourquoi il est judicieux de lancer les satellites géostationnaires
d’un lieu proche de l’équateur comme Kourou en Guyane.